lundi 22 août 2016

Les Romans dans les tiroirs - 1 - La Créature endormie, de Christophe Rosick



La Créature endormie, C. Rosick (2012)


L’auteur

Christophe Rosick est cadre juridique dans une grande entreprise. C’est un fringant divorcé, avec un fils sympathique mais fainéant, étudiant en sociologie. C’est un parisien de quarante-sept ans qui fréquente quasi quotidiennement la salle de sport Fit-Energy 8e. On remarque souvent sa belle crinière poivre et sel au restaurant L’Hippocampe car Christophe Rosick est un inconditionnel des plats à base de poulpe ou de coquilles Saint-Jacques. On le verra alors en bonne compagnie : soit avec Christelle ***, assistante aux ressources humaines dans la même entreprise que lui, soit avec Jeanne ***, mariée, qu’il entraîne dans une relation extra-conjugale incertaine.

Son roman dans le tiroir

La Créature endormie

Résumé :
Janice est une femme sublime, au faîte de la beauté accomplie. Elle sort d’une longue histoire sentimentale avec un ami du lycée. Arnaud n’était plus amoureux. Pour tout dire, il ne l’avait jamais vraiment été ; il préférait les hommes. Janice se console en reconnaissant que sa relation, si elle manquait de passion, lui a au moins permis de se consacrer à ses études et à son métier d’architecte qui ont occupé, comme chacun sait et s’imagine, la plupart de son temps.
Après sa rupture, elle sort son unique robe, qu’elle n’avait presque jamais mise, puis arpente Paris. Janice constate alors à quel point les hommes la désirent.
Mais si les hommes, éblouis par la beauté et l’intelligence de Janice, lui succombent immédiatement, leur amour semble s’évanouir très rapidement, comme par un maléfice. Ce que ses amants n’osent pas lui dire, et qu’elle apprendra trop tard, c’est qu’elle ronfle terriblement fort.

Extrait :
« Couchée sur le dos, les yeux clos, Janice paraissait à Stéphane encore plus parfaite. Sa forme sous le drap, voluptueuse. Ses épaules émergeaient, nues, d’une vague de tissu ; son grand cou arqué s’offrait au désir de l’embrasser ; son visage impérial et serein présentait tout son mystère féminin.
Sa poitrine s’enflait sous la respiration, qui se fit plus ample quand le sommeil s’approfondit. Un sifflement s’échappa du nez si délicat de Janice. Stéphane grimaça. Puis, le bruit inélégant de la respiration augmenta par degrés successifs. Et aboutit à un ronflement sonore, puissant, comme le grognement d’un ours.
Stéphane contemplait, désemparé, la déchéance du sublime, et sa chute dans l’immanence lui donnait le vertige, lui donnait une horrible nausée. Il se mit à pleurer comme un nouveau-né. »

Format

167 pages, Arial 12, interligne double.

Accueil critique

La Créature endormie a été rédigé entre 2011 et 2012, pour mettre à profit quelques insomnies liées au stress professionnel. Il est notable que Christophe R. avait entamé une relation amoureuse avec Jeanne l’année précédente et il est possible que cette femme ait inspiré le personnage de Janice. Le manuscrit n’a été imprimé qu’en 2015, après que son auteur a mentionné son existence à sa nouvelle maîtresse, Christelle ***, afin de le lui faire lire.
La Créature endormie a reçu un accueil décevant de Christelle ***, qui n’a pas cependant formulé de critiques formelles et a préféré s’en tenir à un avis évasif : « Ce n’est pas trop ma tasse de thé, ce genre d’histoire, cette femme… mais je trouve bien que tu aies cette impulsion d’écrire… C’est bien d’être créatif. »
Le manuscrit a ensuite été confié à Jeanne ***. Il est difficile de savoir si cette femme a réellement apprécié la valeur littéraire du roman car elle s’en est servi outrageusement contre son auteur, pour lui chercher querelle, et la dispute qui s’en est suivie a été la cause de leur rupture définitive.
Le manuscrit papier a été passé au broyeur par Christophe R., mais le disque dur de son ordinateur portable contient encore, dans le dossier ‘essai de roman’, La Créature endormie.
Odilon Redon - La Flamme (1896)

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